La hausse des prix à la consommation, principale jauge de
l'inflation, s'est établie à 2% sur un an le mois dernier, contre 1,6%
sur un an en juillet, a indiqué le Bureau national des statistiques
(BNS).
C'est au-delà des prévisions des experts interrogés par l'agence Bloomberg, qui anticipaient en moyenne une accélération à 1,8%.
Comme les mois précédents, l'inflation demeure très en-deçà du
niveau-cible de 3% que s'est fixé le gouvernement pour l'ensemble de
l'année alors que le ralentissement de la croissance et le déclin des
cours des matières premières pèsent toujours sur le niveau des prix.
Cependant, alors que l'inflation avait glissé en janvier sous le
seuil de 1% pour la première fois en cinq ans, laissant planer le
spectre d'une spirale déflationniste, elle est sensiblement remontée ces
derniers mois et a continué d'accélérer en août.
Les prix alimentaires, poids-lourd de l'indice, se sont appréciés de
3,7% sur un an, une hausse significative nourrie notamment par le
renchérissement du porc (presque +20% sur un an) et des légumes frais
(+16%).
De son côté, l'indice qui mesure l'évolution des prix à la vente à la
sortie d'usine (PPI), a reculé en août pour le 42e mois consécutif,
plongeant de 5,9% sur un an --son plus fort repli depuis quasiment six
ans.
Cet indice négatif rappelle les déboires de l'industrie, contrainte
de sacrifier ses prix de vente face à une demande toujours morose.
Le secteur manufacturier est en proie à de graves surcapacités, et
oscille entre contraction et stagnation sur fond de fléchissement
drastique des exportations et de consommation intérieure atone.
Pour tenter de stimuler une activité économique à la peine, la banque
centrale (PBOC) a abaissé à cinq reprises depuis novembre ses taux
d'intérêt, mais avec des résultats limités, et Pékin s'est récemment
engagé à muscler ses mesures de relance budgétaire.
Pékin, le 10 sept 2015